October 14th 2021
Usine C – Soirée 4 – Bloc 4
France Jobin
France Jobin, artiste audio/installative/compositeure de film et commissaire, réside à Montréal. Son art audio, qualifié de «sculpture sonore», se distingue par une approche minimaliste d’environnements sonores complexes à l’intersection de l’analogue et du numérique. Ses installations empruntent un parcours parallèle, intégrant des éléments musicaux et visuels inspirés par l’architecture des lieux. On peut «vivre l’expérience» de ses installations et concerts dans une variété d’espaces non conventionnels et dans des festivals de nouvelles technologies internationaux.
Jobin a produit de nombreux albums solos qui sont parus sous des étiquettes renommées dont popmusik records (JP), LINE (US), nvo (AT), Baskaru (FR), ATAK (JP), ROOM40 (AU) No-ware (CL-DE) et récemment Editions Mego. Ses oeuvres font également partie de nombreuses compilations.
Programme *création
La fluidité du temps n’existe pas (15’)
Le temps est mystérieux ; Je n’avais jamais réalisé à quel point jusqu’à ce que je l’étudie dans le contexte de la physique quantique. Le mystère provient d’une façon de penser pleine de bon sens – que le moment présent, que nous appelons « maintenant », n’est pas figé mais se déplace constamment dans la direction du futur. C’est ce que nous appelons l’écoulement du temps.
Ce concept de “bon sens” du temps est le suivant : imaginez une ligne avec une flèche pointant vers la droite, chaque point de la ligne représente un moment fixe, un triangle dessiné avec la pointe touchant la ligne représente le point en mouvement continu, le moment présent. Il est censé se déplacer de gauche à droite. Certains croient que des événements particuliers sont fixes et que la ligne elle-même les dépasse, de sorte que des moments du futur balaient le moment présent pour devenir des moments passés. Penser le temps comme une ligne implique simplement une séquence de points à différentes positions, de sorte que tout point en mouvement peut être considéré comme une séquence immobile de “snapshots”, en fait, une version de lui-même, à chaque instant. Elle s’apparente à une séquence de photos fixes, projetées sur un écran. Collectivement, les images bougent mais individuellement, l’image ne change jamais.
Cette idée que le moment présent semble avancer dans le temps est définie par rapport à notre conscience. Mais notre conscience cependant, ne peut pas faire cela. Rien ne peut bouger d’un instant à l’autre, Exister du tout à un instant particulier signifie exister pour toujours. Notre conscience existe dans tous nos moments (de veille). Nous ne faisons pas l’expérience du temps qui s’écoule ou qui passe. Ce que nous expérimentons, ce sont des différences entre nos perceptions présentes et nos souvenirs présents de perceptions passées. Nous interprétons correctement ces différences, comme la preuve que l’univers change avec le temps. Nous les interprétons également de manière incorrecte, comme la preuve que notre conscience, ou le présent, est quelque chose qui se déplace dans le temps.
Le temps qui passe est intrinsèque au monde ; il naît du monde lui-même, des relations entre les événements quantiques qui sont le monde, et qui eux-mêmes engendrent leur propre temps.
La fluidité du temps n’existe pas, est ma tentative d’interpréter ce concept en son, en créant un pièce de musique, qui elle-même est créée à l’intérieur d’un laps de temps…