LINE_075 | CD + Digital | limited edition of 400 | February 2016
Février 2016, le label Line sortait 2 albums, le premier de Tomas Phillips, plus expérimental, et le second de France Jobin, plus doux, plus porté sur l’ambient. Si nous avons déjà parlé de ces deux artistes, notre préférence se portera ici sur le travail de la Canadienne dont on apprécie tout particulièrement l’approche à la fois expérimentale et sensible.
Singulum est composé de 4 titres, simplement intitulés n, l, m et s, justement des lettres qui composent le titre de l’album. Sur la forme, on trouve 2 titres de 7-8mn enserrés entre les deux autres de 14-18mn, des durées en phase avec le style ambient du disque, dans une tendance minimale.
Commençons avec les 17mn de n, un titre sur lequel on a spontanément envie de revenir. Débutant dans un quasi silence, il dévoile progressivement des tonalités scintillantes et régulières, et quelques glitchs éraillés, fins, précis, comme des erreurs, comme si l’image sautait pendant une vidéo. Disparaissant lentement, ils nous laissent petit à petit avec une ambient minimale, les doux flottements d’une nappe synthétique.
S’il est plus court, l semble être construit selon le même schéma, avec ce qui ressemble d’abord à de réguliers accords de cordes, ponctués de petits frétillements métalliques. Mais à 2mn de la fin c’est une nappe-drone imposante qui s’installe pour un long final statique.
Plus discret, m s’appuie sur des nappes métallisées, d’abord oscillantes et lumineuses avant de se stabiliser sur une teinte plus minérale. Mais là encore, c’est l’apaisement que l’on retrouve sur un superbe final, plus classique et synthétique.
L’album se termine avec les 14mn de s qui se distingue par un son plus grave, une sorte de drone lointain qui nous fait penser au lent passage d’un avion dans le ciel. Il s’agit là du morceau le plus linéaire, le plus statique, qui retrouve la lumière sur sa deuxième moitié et l’arrivée de lents accords mélodiques. Une fin naturelle, comme un cœur qui ralentit avant de cesser de battre, concluant un superbe album.
Fabrice Allard (October 2017)